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Il bave un peu mais ne mord pas
 
pierre-1Mise en ligne par bullut

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Mise en ligne par bullut

C'est le petit nouveau. Depuis six mois, vous le croisez dans nos échoppes et vous n'osez l'aborder.

Son nom est Pierre, et malgré son jeune âge, il est déjà responsable de la faillite d'une des meilleures librairies de Bordeaux, a lu au moins les trois-quarts du catalogue manga disponible en France (les trois plus mauvais quarts), écrit à droite à gauche dans des revues spécialisées BD à la qualité discutable, et fait des conférences auprès des bibliothécaires parce qu'il n'a pas trouvé de meilleur moyen pour engager une discussion avec des personnes du sexe opposée.

Si vous avez des livres qui vous manquent et qui s'avèrent difficiles à trouver, c'est à lui qu'il faut s'adresser, par mail de préférence. Bref, il n'est pas parfait, mais on va le garder, ne serait-ce parce qu'il a un vache de sens de l'humour et une jolie collection de T-shirt bigarrés.

 
De la déchéance de la pensée sociale.
 

"L'existence determine la conscience, et le manga éduque les masses" Karl Trademarx, Le Capitrol.

Cher Camarade.

Ne sachant que faire pour soulager un tant soit peu ta peine, et la mienne, causée par le décès du adoré, flamboyant, et iconoclaste Guy Peellaert, je me lance à corps perdu dans un post que je sais coup d'épée dans l'eau pour te faire rire. Te connaissant, je crois qu'il va te consterner plus qu'autre chose mais diantre, il y a fort longtemps que je n'ai pas pollué ce blog de ces informations inutiles sur le monde de la bd.

Alors voilà, toi qui a tout lu de Marx, ses oeuvres bien sûr, maisaussi ces correspondances, journaux et autres listes de courses pour lesupermarché, je me dis que tu pourrais trouver un quelconque intérêt à parcourir

cette toute récente adaptation du Capital en manga

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Nous pourrions même préempter les droits et nous lancer dans le monde de l'édition avec une magnifique adaptation en français, reliée cuir, et préface de ta main, détaillant, avec la minutie  et la causticité qui sont les tiennes, l'importance qu'il y a à "populariser" certains maillons de sa pensée sociale. Insuccès garantie. Sur ce, je te laisse deux magnifiques illustrations reprises du Telegraph londonien qui, je dois te l'avouer, m'ont fait mourir de rire durant dix minutes interminables. Je n'arrêtais de voir, en surimpression, ton visage penché au-dessus d'elles, fulminant et contrit.

amitiés

S. du aaablog,

PS: Un câble de mon ami Julien le londonien m'informe qu'il y a aura des débats à science po sur l'importance du manga la semaine prochaine.

PS2: Note comme l'association des deux images laisse à penser que c'est K.M qui se prend le coup de bâton de San Goku dans la gueule. Que j'aime la causticité anglaise.

 
Opération Mort de Shigeru Mizuki
 

À cumuler les lectures en mode automatique, on glisse sur les images sans leur laisser le temps d’accrocher votre rétine, encore moins le cerveau ingrat qui s’abrite derrière. À cumuler les métiers dans le milieu du livre, l’on devient mauvais lecteur. Du moins mauvais lecteur pour soi, en ce sens que l’activité ne vous nourrit plus de la même manière. C’est un triste constat mais, ces derniers temps, je ne laisse plus les mots et les images m’imprégner, je ne leur laisse plus jouer leur rôle fondateur.

Si j’évoque ce gâchis, c’est parce qu’il arrive qu’une image surmonte d’elle-même ce marasme et vous percute de plein fouet, contourne votre passivité et vous réveille. Ces images, vous l’imaginez, ne courent pas les rues. Alors quand l'on en rencontre une, il faut la partager (plus encore lorsque l’on vend le livre qui l’abrite dans son magasin), histoire de lui dire merci pour le coup de semonce qu’elle vient de vous envoyer.

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Un soldat au corps grotesque explosant sous le coup d’une bombe, image si paradoxale dans son traitement de l’horreur qu’elle m’a tout simplement prise au dépourvu Au moment même où j’écris ce texte, et alors même que je ne l’ai pas sous les yeux, je revois cette tête catapultée en diagonale vers la droite, l’expression contrite de cet homme mort, le saugrenu d’un fragment de chair intact dénonçant l’absence d’un corps disparu ou disparaissant (on ne saisit jamais exactement la trame du temps lors d’une explosion de bande dessinée). Elle est venue enrichir tout un imaginaire sur la boucherie de la guerre que je me suis constitué à force de films, photos, et même bandes dessinées, en ébranlant par son audace comique la gravité graphique qui accompagne de coutume le sujet. Cela faisait longtemps que le spectacle de la mort ne m'était pas apparu aussi terrible, éreintant.

Pourtant, si elle fait sens d’une manière générale sur le sujet de la guerre, c'est plus encore pour ce qu'elle apporte comme éclaircissement sur l’imaginaire de l'auteur qu'elle m'a, dans un second temps, bousculé, appuyant sur son obsession latente pour le corps maltraité. Chez Mizuki, l’être explose, devient difforme et monstre, mais avec une gravité secrète et noble, sans épanchement. Le masque d’un trait simple, flirtant avec le grotesque vient volontairement désarmer  la souffrance qu’il y a à illustrer un objet mort mais encore mouvant, qu’il soit yôkaï ou soldat sacrifié sur le front pacifique. Je ne m’en étais jamais rendu compte, mais il flotte en permanence comme une mélancolie derrière son ode  joyeuse au fantastique, une ambigüité discrètement instillée dans sa modernisation du folklore. D’ailleurs, rien qu’à l’écrire, je me sens d’un seul coup idiot. Car que pourrait-il y avoir d’autre, dans cet empressement à populariser et moderniser les différentes expressions de la monstruosité, si ce n’est le désir de se sentir un peu moins seul, et un peu plus en phase avec son temps.

Opération Mort, sorti il y a dix jours, est nommée au prix du patrimoine au festival d'Angoulême, et en vente dans nos vénérables échoppes pour la modique somme de 27 euros. C'est dire si nous vous le recommandons chaudement.

 
Hommage à Newman
 

Il y a les œuvres mémorables, et les autres...

A la mort de Paul Newman, je fustriste, comme beaucoup. Mais plus encore par la filmographie sélectionnée parles chroniqueurs en charge de sa nécrologie. A quoi sert d’avoir été unbrillant acteur et un modèle d’engagement politique si c’est pour qu’onn’inscrive qu’en fin de colonne (lorsqu’ils ne sont pas carrément ignorés) lesmerveilleux Luke la main froide ou La chatte sur un toit brûlant, loinderrière les amusants mais beaucoup plus négligeables LArnaque ou la Couleur de l’argent.

Et ce n’est rien lorsque l’onpense que ces incultes scribouillards n’ont guère fait mention des Aventures  de BobHughes, curiosité de la bande dessinée pornographique dont il n’y auraitprobablement pas grand-chose à sauver si cette étoileau regard océan n’y apparaissait pas dans son plus beau costume. Heureusement, lesarchéologues nécrophages d’Aaapoum Bapoum sont là. Grâce à eux, il ne vous encoûtera que dix euros le rare ouvrage, désormais tout autantutilitaire que mausolée grotesque de l’une des grandes icônes du vingtièmesiècle.

Enfin, après avoir bien rigolépour peu de frais, voire une petite excitation si vraiment vous êtes un peupervers, vous pourrez poussez la promenade de quelques rues et vous arrêtez àla Filmothèque du Quartier latin pour voir l’un des rares films réalisés par Newman,De l’influence des rayons gamma sur lecomportement des marguerites. Une magnifique entreprise artistique etfamiliale dans laquelle le réalisateur décrit la misère sociale américaine touten scrutant amoureusement sa femme et sa fille. Le plus beau film vu depuisbien longtemps, et la preuve éclatante que l’étrange douceur de son regard bleun’était pas un artifice esthétique, mais le reflet sincère d’un esprit généreuxet sensible.

 
MANGA MUSEUM
 

Par Stéphane

De passage pour trois jours à Kyoto, j'en ai profité pour visiter le Manga Museum. Ce n'est d'ailleurs pas vraiment un musée, mais plutôt une maison du manga, vivante et peu sacralisée, disposant de nombreuses bibliothèques et arpentée en tous sens par des cohortes d'adolescents déguisés, ou cosplayés comme on le dit désormais pour faire plus jeune. L'expo du moment était sur la bande dessinée à travers le monde, et l'on pouvait y découvrir un bon nombre de nos productions locales traduites en japonais. Un bien beau lieu, dont voici quelques clichés.

 
Derniers arrivages : première !
 

il est pas frais mon poisson ?

Attention, voici une nouvelle rubrique purement informative et commerciale. Il s'agit succinctement d'attirer l'attention de nos lecteurs-clients sur certains produits venant d'arriver dans nos boutiques. Pièce unique miraculeuse,  bizarrerie méconnues, série complète sympathique, etc. 

Cette rubrique ne constituera aucunement un catalogue exhaustif.

Pour notifier tous les ouvrages qui entrent dans nos stocks il faudrait deux employés à plein temps, et vous ne feriez plus de trouvailles surprenantes au milieu de nos rayons. Donc on ne vous racontera pas tout le programme. Prenez plutôt ces notes comme la bande-annonce de votre prochaine visite.à Dante, le 6 septembre 2008, la marée a déposée :

Murena 1 (EO) trrrrrès recherché à cause de sa couverture différente et des couleurs première mouture.

Murena 2 (EO)

Germain et nous (EO) 6, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14... qui a dit "on s'en fout ?" grrrr !

• Intégrale (monovolume sous emboîtage) La caste des Métabarons, un bon bloc de space-opéra freudien.

Conte Dracula de Guido Crepax, seconde édition italienne de cette adaptation inédite en français du livre de Bram Stoker.

• Toujours de Crepax, en EO et en français ce coup-ci : Emmanuelle, Le portrait fragmenté, La lanterne magique, Anita en direct, La loi de la pesanteur...

• Une collection complète du manga d'horreur ésotérique Inugami, le retour du dieu chien. 14 volumes vendus en lot.• Eisner : Big City 3 (EO).

• Ah... Et puis deux parapluies. Un noir, petit, et un grand à motif écossais.

 
Farandole de mangas et manhwas à 2€ !
 

Presque indécent

Conséquence de la flambée du pétrole ? De la surproduction bédéïque ? De la hausse des loyers ? Les causes sont floues mais les faits sont là : 25 séries d'origine extrême-orientale ont débarqué chez nous  au tarif extrêmement avantageux de 2€ le tome.

Ainsi les plus rétifs et les moins fortunés pourront, par exemple, enfin découvrir la fameuse série Umizaru l'ange des mers, gros succès nippon (complète en 12 tomes) pour la somme risible de 24€. Et oui 12 fois 2€ pour plus de 2500 planches d'aventures alliant sauvetages en mer et lutte contre la piraterie.

La liste détaillée des séries de cette promotion sera envoyée aux abonnés de l'aaaniouze (dite "newsletter d'aaapoum bapoum" par les amis de Shakespeare et de Garth Ennis) d'ici la fin de la semaine.