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ÉDITIONS IMHO : SOIRÉE DE RENTRÉE CHEZ AAAPOUM
 

Hello les amis.

Vous avez raté la soirée Pepito de Bottaro avec les éditions Cornélius?

Pas grave, on accueille la soirée de rentrée des éditions I.M.H.O., le jeudi 20 septembre à partir de 18h, rue Serpente. Non moins de 5 nouveautés seront présentées ce soir-là,  dont deux titres mis en vente en avant- première exclusivement pour la soirée, alors que leur sortie officielle est pour le 4 octobre.

Voici le menu :

Anamorphosis de Shintaro Kago succède à Fraction, second volume de sa trilogie de l’horreur. Les nouvelles s’y succèdent tel un catalogue des visions qui hantent les cauchemars de cet auteur dont beaucoup pensent qu’il est fou. Description et extrait sur le site de l’éditeur. Extrait et présentation éditeur

Palepoli de Usamaru Furuya :Après Litchi Hikari Club et quelques autres livres plus ou moins violents et sombres dans la collection Sakka, voici Palepoli, l’une des premières œuvres de Furuya, déjà obsédé par la culture populaire tout autant japonaise qu’occidentale. Extrait et présentation éditeur

Tohu Bohu de Shin’ya Komatsu : Série de situations surréalistes, ce recueil d’histoires plonge dans des univers fantasmagoriques peuplés de personnages extravagants capables de contrôler le temps ou de parcourir le ciel sur des bicyclettes volantes…  autant d’invitations au voyage et à la poésie. Extrait et présentation éditeur

Et en vente exceptionnelle en avant-première le 20 septembre, avec une parution annoncée le 4 octobre.

Promenade dans la ville de la boîte à Biscuit de Rokudai Tanaka : Un magnifique recueil de nouvelles dont le dessin naïf et joyeux contraste avec la tristesse sous-tendue par cet univers médiéval fantastique travaillé par l’angoisse de la guerre. Le sucre et la gourmandise y traversent les images comme une métaphore d'une légèreté indispensable pour supporter l’existence. Autant dire que les amateurs de poésie naïve et de détresse pudique seront ravis. Extrait et présentation  éditeur

Blue de Naoki Yamamoto :A l’époque, Asatte Dance était l’un des tous premiers mangas publiés en Français. L’insuccès nous a privés des autres livres de cet auteur vraiment très doué pour tisser des liens psychologique entre sexualité et rapports sociaux. Extrait et présentation éditeurDe nombreux critiques de bande dessinée seront présents pour cette présentation, ainsi que l’éditeur. Vous pourrez discuter avec la crème de la profession.

Comme à l’accoutumée, boissons alcoolisées ou non et petites collations donneront à cette présentation professionnelle un petit côté cocktail convivial.

Bref, ça va être sympa, détendu et en bonne compagnie. On compte sur vous pour venir nombreux.


 
15 août : boutique ouverte
 

Bonjour, ici Vlad,

dans un quasi désert commerçant je suis aux commandes de la librairie de la rue Serpente et je vous attend.. Nos voisins de Boulinier semblent ouverts aussi... Aux angles du Boulevard Saint Germain et de la rue Saint Jacques, les boutiques Album semblent elles éteintes, jusqu'à quand ?

Rue Dante il paraît qu'Album, Little Tokyo et Pulp's sont fermés. En revanche j'espère bien que Patrick Batman va finir par ouvrir notre échoppe. Ici rue Serpente je vais néanmoins tâcher de convaincre Jacques de fermer plus tôt, genre à 20h30, mais c'est pas gagné vu que ce gars-là est un vrai maso du travail et qu'il reste ouvert parfois jusqu'après minuit !)Je voulais mettre ici une image bédéïque de l'assomption de la vierge, mais je n'en ai pas trouvé (je n'ai pas cherché longtemps), alors à défaut, en cette fête catholique, je peux vous décorer l'article avec une Annonciation... extraite de La Bonne Bouvelle de Pilamm, tome 1 : Le mystère de la grotte.

Au passage je signale que nous avons donc en rayon un pack des trois premiers albums (rééditions 1987, éditions Brepols) de La Bonne Nouvelle, qui fut l'unique œuvre bédéïque, à ma connaissance de Pilamm (Pierre Lamblot). Ce pack, en bon état est à vendre à 15€ et déroulera pour vous et vos enfants les évangiles, avec une joviale naïveté (mention spéciale au teint délicieusement olivâtre de Judas).

Plus d'informations sur Pilamm, avant-guardiste de la BD catho, sur le blog du CRIABD (Centre Religieux d'Information et d'Analyse de la BD). 

 
Dédicace Pierre la Police
 

Le 14 juin, viens échanger tes doubles Panini et te faire signer ton Science Foot

Pierre La Police, chez Aaapoum Bapoum, c'est une rockstar. Difficile de dire si c’est pour son sens de l’absurde, la manière dont il joue avec les associations d’idées ou les mots, ou encore la nostalgie d’une époque bénie et lointaine où Vladimir allait acheter des dessins originaux pour quelques francs symboliques chez Un Regard Moderne…. Quoi qu'il en soit, c’est une histoire qui dure.

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Voilà pourquoi le jeudi 14 juin prochain, à partir de 17h, ce Fantômas de la bande dessinée viendra payer de sa personne et faire des dédicaces dans notre échoppe du 14 rue Serpente à l’occasion de la parution aux éditions Cornélius  de Science Foot, compilation augmentée de ses strips publiés dans So Foot… sur le foot bien évidemment.

La plupart de ses ouvrages publiés aux Editions Cornélius seront disponibles à la vente, des petits gâteaux, cacahouètes et boissons alcoolisées ou non seront servis aux plus festifs d’entre vous. La soirée devrait se poursuivre de manière plus ou moins informelle jusque 22H en compagnie de quelques uns des plus vigoureux membres de l’édition indépendante française. Ca va chauffer!

 
Interview de Agnese Micheluzzi, à propos de son père.
 

Hier soir, lors du vernissage de notre exposition des planches d'Attilio Micheluzzi, nous avons accueilli sa fille, Agnès, qui a gentiment accepté de répondre à nos questions. Elle entretenait avec son père une relation conflictuelle et devait quitter le foyer familial à 24 ans. Mais ses souvenirs sont chargés de nombreux et précieux renseignements. La retranscription qui suit est brute. 

"Micheluzzi travaillait tout le temps. De 7 heures du matin à 8h le soir. Même quand il partait en vacances, il emmenait des planches. Il lui fallait en moyenne 2 mois pour dessiner un album de  48 planches, recherches et documentations comprises. Toutes les données objectives au sujet du Titanic, par exemple, sont issues de recherches. Imaginez sans Google le temps que cela demandait. Il aimait d’ailleurs à dire que l’écriture du scénario et la recherche documentaire prenait bien plus de temps que le dessin. En tant que père, en revanche, c’était un désastre puisqu’il n’avait pas de temps pour nous. Il faisait tout, seul, sans assistant, dans son bureau, à la maison. Tout ce travail-là était alimentaire, pour nourrir sa famille. Architecte en Lybie, il se retrouve soudainement au chômage, à 40 ans, suite au coup d’état de Kadhafi, et doit rentrer au pays sans travail, mais avec une famille à assumer.

Non ce n'est pas Agnese Micheluzzi, mais Michel Jans des éditions Mosquito... Qui assurait la traduction en y ajoutant son savoureux grain de sel. La photo fut bien prise par Agnese en revanche !

Non ce n'est pas Agnese Micheluzzi, mais Michel Jans des éditions Mosquito... Qui assurait la traduction en y ajoutant son savoureux grain de sel. La photo fut bien prise par Agnese en revanche !

Sa reconversion dans la bande dessinée ne se fait néanmoins pas par hasard. Son histoire avec la BD remonte à son enfance. Son père était général de l’aviation italienne et, gamin, il remplissait ses cahiers d’avions et de machines. A 18 ans, il a même dessiné une première bande dessinée qui n’a jamais été publiée. Parmi les inspirations dont je me souviens, je peux citer Milton Caniff qu’il adorait, Muñoz et Sampayo, Toppi avec qui il avait une relation d’admiration particulière, Battaglia et Pratt évidemment, et le Flash Gordon d’Alex Raymond…

Mais surtout, mon père aimait beaucoup le cinéma américain. Comme tous les gens de sa génération, il raffolait des comédies et des westerns. Leur fascination pour l’aventure et les militaires, qui leur a été souvent reprochée, soi-disant malsaine, admirative pour la cause militaire, était un héritage d’une enfance en temps de guerre. Ils avaient grandi avec les américains, et le cinéma hollywoodien entretenait ce fantasme de l’héroïsme issu de l’enfance. Cependant on ne peut pas dire que mon père soit pro militariste, ou qu’il flatte les mérites de la guerre. La guerre n’est qu’un contexte qui peut révéler les hommes, mais en aucun cas ils ne se sentent investis d’une mission.

On sentait également chez lui la nostalgie de l’exotisme. La vie qu’il avait vécue en Afrique avait été une vie aventureuse, avec de la place pour beaucoup d’aléas et d’exotisme. Son retour à la mère patrie dans des conditions de pauvreté était douloureux et il avait trouvé dans l’écriture de bande dessinée un moyen de sublimer et de compenser ces voyages du passé.

Sa carrière d’auteur  fut ainsi très courte, une vingtaine d’année. Une très petite partie seulement a été traduite en français. Captain Eric, par exemple, compte plusieurs centaines de planches. Micheluzzi  a écrit dans énormément de registres, comme le gore avec une histoire d’enfant qui tue le Père Noël et se sert de ses entrailles comme guirlandes. Des histoires de science fiction, et même un Dylan Dog pour les éditions Bonelli. Quant à Air Mail, si en France la série n’a pas été terminée, c’est parce que le 4ème volume a été perdu par Dargaud Editions.

Dans le milieu, il n’avait pas beaucoup d’amis car nous vivions à Naples, excentrés par rapport au monde de la bande dessinée. Il avait des amitiés d’estime, il correspondait avec Sergio Toppi, Hugo Pratt ou Andrea Pazienza par exemple. Mais sa seule vraie amitié était je crois avec l’éditeur Bonelli.

Au bénéfice du doute, je pense que la bande dessinée favorite de mon père était Petra Chérie, probablement parce qu’il avait vraiment une grande affection et une grande admiration pour les femmes, et surtout car il avait réussi à créer un personnage hors-normes pour l’époque.  Peut-être également parce qu’il avait transposé un peu de sa relation conflictuelle avec moi dans ce personnage, même si la plupart des sources d’inspiration venaient essentiellement du cinéma…

Sur son rapport au monde politique, je me souviens qu’il allait voter, conservateur généralement. Il était engagé, concerné, et n’avait aucune sympathie pour les extrémismes. Son idéal politique, ses histoires l’expriment, c’est la nostalgie de la Mittel Europa, ce monde qui n’a sans doute jamais existé. Chez lui cette nostalgie répond à l’amertume éprouvée face à la situation politique de l’Italie qu’il venait de retrouver après des années d’absence, et qu’il n’aimait guère. Par exemple, pour exercer son métier, en tant qu’architecte, il lui fallait obtenir une carte de membre partisane, et sur Naples c’était le socialisme. Son expérience personnelle l’a rendu très critique vis-à-vis du système politique italien. Il n’aimait pas non plus tout ce qui avait trait à la réclamation, lui qui était toujours dans la rigueur et la sobriété. Il a eu par exemple des échanges assez vifs avec des féministes italiennes des années 70 car il n’appréciait pas les revendications trop provocantes, qu’il assimilait à la vulgarité. Pour lui le féminisme c’était Petra, un personnage qui porte ses valeurs très loin dans l’action, mais discrète, voire secrète. Elle refuse la sujétion, elle est complexe, libre, mais voit plus loin que sa propre condition qu’elle assume avec une force naturelle.

Sur la fin de sa vie il commençait à se fatiguer de la bande dessinée car il en faisait beaucoup sous pression. Il a ainsi eu une petite activité de peinture à l’huile et parlait de se reconvertir dans le dessin sur tissu. Se prendre une maison en Ombrie, et peindre des motifs."

 
Exposition Micheluzzi du 6 Avril au 26 Avril chez AAAPOUM BAPOUM
 

Pour fêter dignement la réédition de Titanic aux éditions Mosquito, la Galerie Maghen organise une exposition vente. Une première, vraisemblablement, puisque les originaux restent introuvables dans le circuit habituel des ventes aux enchères et autres galeries. La dernières fois que des planches furent présentés, c’était justement dans notre libraire, à l’occasion de la réédition de Marcel Labrume, mais elles n’étaient pas à vendre.

C’est donc un événement pour beaucoup, l’occasion unique d’acquérir une pièce de l’un des grands maîtres de la bande dessinée italienne.

Pour l’occasion, nous nous adossons à l’événement pour exposer une nouvelle fois une douzaine de planches originales, mais celle-ci non offertes à la vente.

L’une des 25 aventures de Petra Chérie en intégralité sera donc exposée dans les murs d’AAAPOUM BAPOUM : la Montagne noire. Dans cette nouvelle  à l’atmosphère glaciale, la belle Petra, en fuite vers L’Europe de l'est, trompe une nouvelle fois la mort. Le travail graphique est, peut-être, un peu moins impressionant que dans les planches exposées la dernière fois. Néanmoins, les retouches très nombreuses offrent ici un bel aperçu de l’entendement du dessinateur. Certaines planches manifestent également une très intérressante utilisation de l’onomatopée (caractéristique majeure de la narration chez Attilio Micheluzzi) pour dynamiser le récit. Mais le plus impréssionnant reste le travail graphique au service d'une atmosphère paranoiaque, provoquée par un danger invisible.

Correctif : Le vernissage aura lieu le Vendredi 6 Avril, en la présence exceptionnelle d'une des filles d'Attilio Micheluzzi qui viendra répondre aux question sur son père et son œuvre, au 14 de la rue Serpente, à partir de 18h. Venez prendre un verre avec nous et papoter bande dessinée entre deux biscuits apéritifs. Les toutes dernières nouveautés des éditions Mosquito seront également présentées...

La critique de Pétra Chérie sur le blog