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BAGGI : TRAVAUX ET L'AFFAIRE LORETTA STEVENS
 

Les univers cannibales

À propos de Travaux et de L’affaire Loretta Stevens de Alessandro Baggi.

Alessandro Baggi ne compte guère à son actif qu’une poignée de Dylan Dog et d’albums divers qui n’ont soulevé l’enthousiasme ni en France, ni de l’autre côté des Alpes. L’auteur a pourtant quelques qualités à faire valoir, notamment son dessin soigné. Quand son style ne revisite pas le comics ou l’école française moderne, il s’appuie sur le classicisme italo-argentin, tendance Alberto Breccia ou Dino Battaglia, selon les besoins de l’intrigue. Malgré le faisceau de références qui convergent dans son dessin, le travail de Baggi n’a rien d’un fourre-tout, car l’auteur se réapproprie la technique du patchwork ou du photomontage cher aux surréalistes italiens. Travaux ou L’affaire Loretta Stevens sont en outre hanté par la présence de Buzzati, Lovecraft… ou Steve Gerber (Howard the Duck). Baggi recompose à chaque fois un récit onirique qui glisse immanquablement vers l’horreur la plus noire.

Le héros de Baggi est toujours inaccompli. Sa peur puise son origine dans la certitude qu’il n’y a pas d’issue. Quoi qu’il fasse, il est d’ors et déjà condamné à revenir à l’état primal ; à être happé et ensuite digéré dans quelque chose d’utérin et à la fois intestinal… pour l’éternité.

Les tentatives de Baggi, en dépit de leur manque de reconnaissance, prouvent qu’une bande dessinée transalpine affranchie des canons des fumetti et des récits prattiens existe bel et bien. Nos boutiques proposent chacun de ces deux titres à 9 euros (au lieu de 13).

 
1994 : LA FIN DES TEMPS !!!
 

Sirius... Voilà un pseudonyme qui sonne comme une invitation au voyage intersidéral ou comme un nom de prophète, voir de thaumaturge.

On imagine qu'il s'agit a priori d'un disciple de Nostradamus, de Cagliostro ou de Copernic,  et non pas d'un auteur de bandes dessinées. Cette signature énigmatique – celle en réalité de Max Mayeu – fut pourtant apposée sur quelques séries mémorables, notamment sur L'Épervier bleu,  Pemberton et l’édifiante saga des Timour.Les Timour... Mais c'est quoi au juste les "Timour" ?

Hé bien ami aaapoumien, il s'agit d'une série très originale en trente deux albums, qui remonte le cours de l'histoire à travers les aventures d'une famille. L'odyssée commence avec La tribu de l'Homme rouge  ("La Horde de Timour" et "Le Grand feu des Timour"-  dans Tintin de 1953 à 1954) pour se conclure quelques millénaires plus tard avec Le fouet d'Arafura.

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Mais en 1994 sort un ultime album comprenant de courtes histoires (dont la dernière restera inachevée) : il s'agit de La fin des temps. Avec Les traîneurs de sabre et Le fouet d'Arafura, cet album fait parti du trio infernal pour tout collectionneur et inconditionnel des Timour. Infernal parce que rare, et rare parce que tiré à un nombre d'exemplaire réduit.

Aaapoum Dante dispose d'un exemplaire en parfait état de La fin des temps. Nous avions aussi il y a peu, Les traîneurs de sabre mais notre spécimen a trouvé preneur avant que nous n'éditions cette brève.

La fin des temps par Sirius (1994)48 pages couleurs,Éditions Dupuis,Prix Aaapoum : 80 euros (état TBE).